On retournera au Gravana*
Texte de présentation du carnet de voyage à São Tomé :
"Ami... ami..." a été la phrase qui quotidiennement nous a accompagné au long des deux voyages que nous avons a fait à l'Île de São Tomé. Outre celle-ci, il y en eut d?autres tel "Blanche...blanche..." ou "Sucrerie... sucrerie...donne moi sucrerie ami".
Ces bribes de phrases sont lancées par des enfants merveilleux, inondés de sucreries, de quelque argent et autres choses « offertes« par les touristes ; quand ils en aperçoivent ils n?hésitent plus à demander.
Le voyage a été magnifique par la quantité de choses que nous avons apprises, par la valorisation de chaque minute, un enchantement de chaque instant par les sons, les plantes, le soleil, la nuit, la nourriture dont nous disposions, tout...
Nous avons rencontré un peuple encore opprimé par le passé, avec des problèmes d'alphabétisation, d'intégration, et peu entreprenant, un peuple perdu dans l'océan. Au fil des jours qui passent nous percevons qu'à l'intérieur de leur apparente absence de structure, ils trouvent une organisation qui ne nous est pas familière.
Nous avons visité pratiquement toute l'île de São Tomé et avons fait connaissance avec le leg
historique laissé par les Portugais. Percevoir ce que fut l'histoire, comment s?est constituée une plantation, découvrir sur cette île de 80 km qu?il existe une culture diversifiée, avec des dialectes différents et des descendances variées, Angolaise, Cap Verdiennes, Mozambicaines. Chaque plantation constituait un petit monde, composé d?une école, un hôpital, une église, où vivaient les senzalas indigènes, on trouvait également la maison de l'employeur, qui normalement se situait au point le plus haut de la plantation.
Nous sentons, que dans chaque lieu dans lequel nous pénétrons, nous faisons un voyage dans le temps, les maisons coloniales, le paysage sauvage sans organisation, les sons forts et réalistes des animaux libres à nos côtés. Les vêtements sont confectionnés dans des tissus quelconque, il n'y a pas mode ici, la nourriture est celle qui tombe de l'arbre.
Nous avons quitté l?île avec une immense d'envie d?y retourner, pour l'air qu?on y respire, pour la nature qui nous accueille, pour la mer, pour la pirogue, par l'omelette avec des herbes micôcô, pour les plantations, pour le ventre de poisson dans le conteneur, pour les cocotiers, pour la volonté d?offrir quelque chose qui puisse aider l'avenir de tant d?enfants qui naissent sans itinéraire.
*Gravana, saison de l'année relativement plus sèche, que dure du milieu de juin au milieu de septembre.
Texte: Tânia Araújo
Traduction: Sofia Quintas
Collaboration: Yves Rousselet