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Alain-Gilles Bastide


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Article publié dans Ouest-France. Rubrique Culture - Entrée des artistes. Le 11 novembre 2003

Alain-Gilles Bastide, imagier du bout du monde

II aura fallu pas moins de dix neuf années à l'« imagier» Alain-Gilles Bastide (comme il aime à se désigner) pour retrouver les chemins de la photographie...

Douanier de son état en 1968, Alain-Gilles Bastide découvre la photo et la conçoit comme un moyen de changer de cap :
« J'apprends la photo dans un photo-club. Je touche à tout et en 1970, je commence à en vivre. Ce qui m'intéresse depuis Ie début, c'est Ie rapport texte-image. Un rapport nouveau que d'autres ont appelé « photo-poésie », Ie texte entretenant un rapport poétique avec I'image. »

Dès lors, les projets, expoositions et publications s'enchaînent : «Premiers Pas » (1968-1973), «L'Acteur, le Miroir, la Mort » (1974), «Les Gens de mon Village » (1976), « Constat du désert par huissier assermenté» (1974-1976 - mise en séquence de deux ans d'images rapportées de par Ie monde),« La marée était en noir » (1976 - premières photos couleurs à I'occasion du naufrage de I'Amoco-Ca-diz), « One ten Life Provocation » (1978), « Le rêve en bleu d'Estéban » (1979), « San-guine » (1980 - photos de mannequins de cire réalisées a travers les vitrines parisiennes et new-yorkaises et publiées dans la revue Zoom), « Kimonos à géométrie variable » (1983).

« Avec I'apparition du format 11O (I'équivalent du 16 mm pour le cinéma), j'obtiens une image nouvelle avec un rendu tendant vers l' hyperréalisme. »

L'expérimentation culmine avec la couverture de I'explosion d'une plate-forme pétrolière au large du Mexique. Les photos « volées » à cette nouvelle catastrophe par Alain-Gilles Bastide feront la une de Paris Match et de la presse internationale. Un "scoop" en terme du métier. « Le rêve en bleu d'Estéban » qui suivra raconte de manière poétique I'impact d'lxtoc-One sur les autochtones.

La révolution numérique et la fin du silence

L'aventure photographique cesse avec I'exposition à la Galerie parisienne Marion Valentine de « Kimonos a géométrie variable »: « J'ai décidé d'arrêter de faire de I'image de création et de partir vivre en Amérique Latine, où je suis resté pendant 20 ans. Je réalisais alors des images de communication et la révolution numérique m'a ramené à I'image de recherche. »

La révolution numérique à aussi permis à Alain-Gilles Bastide de reprendre s
on bâton de pèlerin et de re-parcourir le monde. II vient ainsi d'achever un périple photographique à la Havane, «On peut y voir I'usure du temps avec les traces des gens », avant de repartir à Tchernobyl où « où le temps a été arrêté net, volé brutalement ...»

Jean-Louis Libois